Cette coccinelle (Henosepilachna argus) ressemble beaucoup par sa taille à notre bien connue coccinelle à sept points (Coccinella septempunctata) aussi appelée bête à bon dieu. Au demeurant, cette cousine entièrement orangée de la tête au bout des élytres sait compter jusqu’à onze. Elle doit son aspect un peu terne à une légère pilosité qui recouvre ses élytres.
C’est une coccinelle bien moins féroce que notre coccinelle à sept points qui consomme des pucerons par dizaines. En effet, cette coccinelle orangée n’est pas carnivore, mais phytophage. Son plat de prédilection quasi exclusif est la feuille de bryone dioïque. Il semblerait que dans le midi elle se soit faite parfois connaître défavorablement en croquant quelques feuilles de melons, voire de cornichons, en compagnie d’une proche cousine : la coccinelle du melon (Henosepilachna elaterii).
Pas d’incartades de ce genre au platier où si vous souhaitez l’observer, il faudra chercher la bryone qui pousse aussi bien dans la dune à fourrés que parfois en bord de chemin. Regardez bien le dessus mais aussi le dessous des feuilles qu’elle aime bien grignoter.
Elle apparaît au printemps après avoir hiberné jusqu’en mars avril sous des débris végétaux. Les femelles pondent sous les feuilles de bryone, des groupes de 30 à 50 œufs jaune clair de moins de 2 mm de long. Le développement dure une quarantaine de jours pour arriver à l’imago (insecte parfait). Entre temps l’animal passe par quatre stades larvaires et un dernier stade sous la forme de pupe. La larve est hérissée de terminaisons piquantes qui lui donnent un air terrible. Il peut y avoir deux à trois générations dans l’année.
Sources :
- Article de Rémi Coutin sur les coccinelles phytophages, revue Insectes n°156, 2007,
- Article de Erhard Christian, Beiträge zur Morphologie, Ethologie und Bionomie des phytophagen Marienkäfers Epilachna (Henosepilachna) argus, Vorgelegt in der Sitzung der mathem.-naturw. Klasse am 5. November 1981 (article en langue allemande).