Oiseau très coloré, le tadorne de Belon est intermédiaire entre les oies et les canards. Son corps est massif, ses ailes sont longues et assez étroites.
Les deux sexes ont le blanc comme couleur dominante.
Un collier brun-roux entoure l’avant du corps. La tête et le cou sont vert foncé.
Le mâle se distingue par le caroncule, une bosse rouge carmin sur le côté supérieur du bec également rouge vif. Les pattes palmées sont roses.
L’oiseau se nourrit de mollusques (bivalves et surtout hydrobies – Hydrobia sp.), de crustacés, de larves, d’insectes et d’algues.
En période hivernale, le site du platier est essentiellement un reposoir pendant la journée, avant l’exploitation, la nuit, des vasières face au Fort Vert essentiellement. En période de reproduction, le site est utilisé pour réaliser la totalité du cycle (ponte et élevage des canetons).
Le tadorne se reproduit sur le platier. Il niche dans un endroit caché, principalement dans des terriers de lapins. Le nid est tapissé de duvet et de matières végétales. La femelle couve ses 8 à 12 œufs pendant quatre semaines. Les canetons, nidifuges, s’envolent à 45-50 jours. Les jeunes sont plus ternes, à dominante grise.
Entre juin et août, les adultes abandonnent les jeunes avant l’âge de huit semaines pour aller muer en mer, notamment sur les bancs de sable de la mer des Wadden, au large de la Frise, aux Pays-Bas et en Allemagne. Des concentrations de 100 000 tadornes y ont déjà été observées.
Le tadorne fait partie des espèces qui peuvent constituer des “nurseries” : un adulte s’occupe alors des canetons de plusieurs couples.
Dans les années 1960, on ne comptait pas plus d’une cinquantaine de couples en bordure de Manche et un vingtaine en Camargue. Depuis sa protection, devenue indispensable, ses effectifs se sont considérablement étoffés (1200 à 1500 couples nicheurs dans les années 1980). Le tadorne de Belon a progressivement conquis l’ensemble du littoral.
On peut même le voir maintenant bien à l’intérieur des terres en particulier dans la région Nord Pas-de-Calais.
Références :
– La migration des oiseaux, Comprendre les voyageurs du ciel, Maxime Zucca, éditions Sud Ouest, 2022.