Cette plante aux fleurs minuscules n’est autre que notre mâche potagère, qui pousse ici de manière sauvage. Il s’agit en fait de la forme qui a donné les variétés cultivées. Elle n’a été domestiquée qu’assez tardivement au 17ème siècle.
Elle affectionne les terrains sablonneux. D’ailleurs, qui n’a jamais entendu crisser sous la dent quelques grains perfides qui ont échappé à un lavage pourtant extrêmement sérieux. Aujourd’hui pour remédier à ce problème et enlever ce sable désagréable, les maraîchers font passer les plants de mâche, après la récolte, dans un véritable jacuzzi.
Elle fleurit à partir du mois d’avril et se rencontre sur les pelouses dunaires, parmi les céraistes, myosotis et autres draves printanières. Ses minuscules fleurs bleu très pâle, assez discrètes, sont regroupées en corymbes et peuvent apparaître blanchâtres sous le soleil du printemps.
Elle est connue sous de nombreux noms : mâche, doucette, valérianelle, boursette, salade de blé dans le Nord de la France et en Belgique. Cette dernière appellation rappelle son passé d’herbe folle, qui aimait à s’installer dans les champs fraîchement labourés, sans que l’on ait à la semer ou la cultiver. Autrefois les ruraux s’en régalaient, mais les urbains n’en avaient pas une grande opinion.
La Quintinie (1690), jardinier de Louis XIV à Versailles, en parle comme d’une salade humble et campagnarde : “Mâches sont une espèce de petite salade, qu’on peut dire salade sauvage et rustique, aussi la fait-on rarement paraître en bonne compagnie ; elle se multiplie de graines, qu’on recueille en juillet et n’est en usage que pour la fin de l’hiver“.
Elle est en train de disparaître de son habitat “naturel” que sont les champs cultivés, en raison de l’emploi intensif des herbicides.
Source : Michel Chauvet, sur le forum telabotanica.