Le fuligule morillon peut s’observer toute l’année sur les mares du platier. C’est un canard plongeur, c’est-à-dire qu’il plonge au fond des mares pour trouver sa nourriture. Il peut descendre jusqu’à 3 m et disparaître sous l’eau une bonne vingtaine de secondes. Au platier, ce sont des mollusques aquatiques et des larves de chironomes (diptères ressemblant un peu à des moustiques) qui constituent l’essentiel de son menu.
Souvent en couple, il est aussi volontiers grégaire. Monsieur, avec sa tenue noire et blanche et sa huppe, est facilement identifiable. Comme souvent chez les canards, madame est plus discrète et arbore une livrée marron. C’est à ce costume foncé que les fuligules doivent leur nom. En effet, fuligule vient du latin fuligo qui veut dire “suie”. Quant à morillon, il a à voir avec maure (noir) et signifiait déjà en vieux français “canard de couleur noire”. En vol, les fuligules morillons se reconnaissent grâce à une barre alaire blanche.
Son statut sur la réserve est à la fois : migrateur, hivernant et nicheur. En clair, cela signifie que certains, les migrateurs, ne font que des haltes ; d’autres viennent passer l’hiver et d’autres encore restent nicher. Ce qui explique que l’on peut les rencontrer à tout moment de l’année. Cependant, c’est à l’hivernage entre novembre et février qu’ils sont présents en plus grand nombre (environ une trentaine en 2007 et en 2008). La population de couples nicheurs est relativement faible. Elle était en 2008 estimée à une dizaine.
L’espèce est menacée par la réduction de ses habitats et dans une moindre mesure la chasse. En dehors des réserves naturelles, il est chassable, mais non commercialisable.