Comme son nom l’indique, la bernache du Canada est originaire d’Amérique. Cette grande oie sauvage a été introduite pour la première fois en Angleterre dès 1665 comme espèce ornementale dans le parc de St James pour la collection du roi Charles II. Des individus échappés de parcs se seraient ensuite établis pour nicher ailleurs en Grande-Bretagne et en Suède.
Aujourd’hui, d’importantes colonies sont présentes dans le Nord de l’Europe, Scandinavie, Allemagne, Pays-Bas, Belgique et Nord de la France, le long des côtes…
La bernache du Canada a d’ailleurs tendance à étendre son aire de répartition vers le Sud ; certains individus, de plus en plus nombreux d’année en année, ont été repérés en Wallonie, en région parisienne, en Sologne… Sur le site du platier, c’est une habituée de longue date. Elle est peu farouche. Vous pourrez souvent la voir de près sur la flaque aux oies, près de la maison du garde.
Elle niche en colonies et recherche la tranquillité pour pondre et couver. Des petits îlots en bord de rivière ou au milieu de lacs ou mares lui conviennent parfaitement. Son nid, caché dans les buissons ou à même la pâture, est plat, constitué d’amas de végétaux et garni de duvet de la femelle. Elle pond 5 à 6 œufs jaunâtres qu’elle couve pendant 28 à 30 jours. Les petits sont nidifuges et élevés par les deux parents. Le premier envol arrive entre 40 et 48 jours plus tard.
La bernache du Canada se nourrit d’herbe, de plantes aquatiques, de graines.
En Europe, seules les bernaches scandinaves migrent vers le sud pendant les mois d’hiver. Celles qui vivent sur les îles britanniques sont plutôt sédentaires.
Depuis le 30 juillet 2010 (arrêté ministériel, JORF du 10 septembre 2010), la bernache du Canada n’est plus la bienvenue en France. Il est interdit de l’introduire et elle est considérée comme espèce invasive. Son expansion semble poser des problèmes. D’une part, la bernache du Canada est très territoriale en période couvaison et empêche la fréquentation du voisinage par d’autres espèces. D’autre part, elle occasionnerait des dégâts dans les cultures. Depuis l’arrêté du 23 décembre 2011 elle est devenue chassable sur le territoire européen de la France (en dehors des zones de protection comme les réserves) .
Plus près de nous l’arrêté du 2 septembre 2016 relatif au contrôle par la chasse des populations de certaines espèces non indigènes Version consolidée au 17 mars 2019 indique :
3° La bernache du Canada (Branta canadensis) peut être détruite à tir entre la date de clôture spécifique de la chasse de cette espèce et le 31 mars au plus tard sur autorisation individuelle délivrée par le préfet.
Le tir s’effectue à poste fixe matérialisé de main d’homme.
Le tir dans les nids est interdit.
Le piégeage de la bernache du Canada est interdit.
La chasse sur la réserve est bien évidemment interdite. Pour le moment, ses effectifs au platier sont sous surveillance mais ne semblent pas être problématique.