OSPAR, curieux nom pour une opération de surveillance des déchets marins sur le littoral. Il provient de la convention Oslo-Paris signée en 1998 pour la protection du milieu marin de l’Atlantique du Nord-Est.
Si au départ, l’action s’appuyait sur la convention, aujourd’hui elle s’inscrit aussi dans une directive européenne, la DCSMM (Directive Cadre Stratégie pour le Milieu Marin), qui demande aux Etats membres de l’Union européenne d’atteindre le bon état écologique de leurs eaux marines en 2020. Elle a gardé le nom OSPAR mais en fait elle s’appuie désormais sur un protocole OSPAR/DCSMM.
L’action vise à « mieux connaître pour mieux agir » au sujet des déchets retrouvés en mer et dont une grande partie revient sur les plages. Il s’agit de quantifier et d’identifier les sources et les voies d’entrées.
Pour la France, c’est le CEDRE (centre de documentation , de recherche et d’expérimentation sur les pollutions accidentelles des eaux) de Brest qui coordonne le projet. Pour mener à bien le suivi, le CEDRE s’appuie sur un réseau de partenaires sur l’ensemble du littoral de la mer du Nord à l’Aquitaine. Pour ce qui concerne la mer du Nord, les opérateurs locaux sont l’association ADEELI – CPIE Flandre Maritime (site des Ecardines à Oye-Plage) et l’association ADELE (site de Zuydcoote) qui peuvent compter sur de nombreux bénévoles.
Pour fiabiliser le recueil des données, un protocole commun est défini. La collecte et le tri doivent s’effectuer 4 fois dans l’année, une fois par saison, sur la même section de 100 m de plage sur la largeur de l’estran. Ensuite les déchets collectés font l’objet d’un comptage et d’une classification à partir d’une liste normalisée.
Initiée dès 2010, c’est depuis 2019 que le platier a intégré la liste des points de collecte qui sont plus d’une centaine sur le littoral européen. La portion de plage choisie, au bout de la plage des écardines (inscrite « Escardines » dans l’opération), correspond au cahier des charges car elle n’est pas soumise à un nettoyage excessif qui invaliderait la collecte et de plus elle garantit un accès facile et sûr.
A chaque collecte, un appel à volontaires est lancé. Les mesures sanitaires liées au COVID en ont cependant limité le nombre, cette année 2020. Au delà de l’aspect scientifique, l’opération permet de sensibiliser le public et les bénévoles aux problématiques de la place du plastique dans nos vies et à celles des déchets générés par notre société de surconsommation.