La sterne naine est la plus petite des sternes que l’on peut observer sur le platier. Sa taille est le premier critère d’identification. Elle se distingue aussi des sternes pierregarrin et caugek par son front blanc. Migratrice, la sterne naine revient au printemps pour nicher sur le littoral. C’est sur les hauts de plage, parsemés de coquillages et de graviers qu’elle installe son nid. Celui-ci, rustique, est disposé de plus souvent dans une simple dépression du sol. Il pourra contenir en général deux à trois œufs. La ponte intervient entre mai et juillet.
Dans les années 90, on pouvait observer quelques couples qui nichaient sur la plage de Grand Fort Philippe, sur l’est de la réserve. Mais les chiens non tenus en laisse et les promeneurs ont fini par les décourager. Depuis, une forte colonie s’est installée au Clipon à quelques kilomètres, sur la commune de Loon-Plage dans le Nord. Cependant, la construction actuelle du terminal méthanier de Loon-Plage pourrait menacer les nidifications futures*. Sur la réserve, des tentatives ont été mises en place au début des années 2000 pour inciter ces oiseaux à venir s’installer sur la plage du Casino. A cet effet, une partie de la plage a été enclose sans résultat probant. La sterne naine est très sensible au dérangement, aussi sans mesures de protection efficaces, on peut être inquiet quant à la pérennisation de sa présence sur notre littoral déjà fortement urbanisé et industrialisé.
Contrairement à ses cousines caugek et pierregarin, la sterne naine préfère la pêche dans les étangs et les mares plutôt qu’en mer. Au platier les anciennes mares de chasse à l’est lui conviennent tout à fait. C’est dans cette zone que, muni de jumelles, on pourra l’observer. La technique utilisée est celle du « piqué ». Elle reste brièvement en vol stationnaire à quelques mètres de la surface et plonge brutalement pour capturer des petits poissons.
En France, on la retrouve en Normandie, en Bretagne et sur la côte méditerranéenne. Les sites de nidification sont limités à la Bretagne, de manière occasionnelle les rives de la Loire et en Méditerranée surtout en Camargue.
*Un compromis a été trouvé entre les associations naturalistes (G.O.N., Le Clipon, O.C.E.A.M.M.) et le Port Autonome de Dunkerque pour préserver l’espace de nidification actuel des sternes naines.