Le scirpe maritime est une plante vigoureuse de la famille des carex (laîches, scirpes,…). Il peut atteindre 1,20m. Cette plante qui aime avoir les pieds dans l’humidité se rencontre à l’est dans quelques mares ou en zone humide. Comme son nom d’espèce « maritimus » le laisse supposer, elle s’accommode d’eau saumâtre.
Elle est souvent en compagnie du glaux maritime et du jonc de Gérard. Dans le Nord Pas-de-Calais, elle est surtout présente sur les côtes, dans les mares dunaires ou les marais littoraux.
La floraison a lieu entre juin et juillet. Les épillets sont regroupés de manière compacte sur la tige à l’embranchement de trois bractées. Les étamines claires apportent une touche de lumière lors de la floraison. Les tiges sont, comme souvent chez les carex, triangulaires. L’identification ne pose pas de difficultés particulières au platier.
Le scirpe maritime se reproduit par développement de rhizomes qui produisent des tubercules et aussi par germination. En Camargue, il est connu très défavorablement dans les rizières où il est traité comme mauvaise herbe et fait l’objet de mesures d’arrachages. Les tubercules seraient appréciées des canards et des oies. Au XIXème siècle, dans un élan de bonté mâtiné de mépris, Joseph Roques, médecin de son état, indiquait : « ses racines noueuses, fibreuses et traçantes, contiennent une substance farineuse qui peut servir d’aliment à la classe indigente dans les temps de disette. »
Le nom scirpe vient du latin scirpus qui veut dire jonc, lui-même peut-être dérivé du celtique cirs. Malgré cette étymologie le scirpe maritime n’appartient cependant pas à la famille des joncs (Juncacées) bien qu’il en soit proche.
Références :
- Guide des graminées, joncs et fougères, toutes les herbes d’Europe, Richard Fitter, Alastair Fitter, Ann Farrer, Delachaux et Niestlé, 1991.
- Plantes des rizières de Camargue, Pascal Marnotte, Alain Carrara, Estelle Dominati, Fanny Girardot. Centre français du riz, 2006.
- Nouveau traité des plantes usuelles, spécialement appliqué à la médecine domestique. Joseph Roques, 1838.
- Les plantes et leurs noms, François Couplan, Editions Quae, 2012.