La jolie marguerite que voilà ! En fait de marguerite, il s’agit de la matricaire maritime. Cette ressemblance n’est pas tout à fait fortuite car elles font partie de la même famille botanique des composées aujourd’hui dénommée astéracées.
Car là où le promeneur non initié en botanique voit une fleur avec un cœur jaune et des pétales blancs, le botaniste voit, lui, un ensemble de fleurs qu’il dénomme capitule. Les capitules de la matricaire sont bombés au centre, pleins et inodores. Ils sont en fait composés de deux types de fleurs. Les fleurs jaunes du centre sont tubulées ; les fleurs blanches sur la périphérie sont ligulées.
Pour compléter la description de la plante, les feuilles sont alternes, charnues et très finement découpées. Enfin, la matricaire maritime répond au joli nom scientifique de Tripleurospermum maritimum.
La matricaire est addict au nitrate. Elle affectionne tout particulièrement les sols enrichis en azote. Au platier, elle trouve ces conditions là où il y a des fientes d’oiseaux sur les sites de nidification des mouettes et sternes, ou encore sur les laisses de mer.
Les matricaires avaient dans l’Antiquité la réputation de favoriser les accouchements. On retrouve trace de cette croyance dans le nom matricaire qui vient du latin matrix qui signifie matrice.
La matricaire est une cousine de la camomille utilisée pour blondir les cheveux. La confusion entre elles est peu probable dans la mesure où la camomille est très odorante et ne s’accommode pas d’environnement salin.
La matricaire maritime peut se rencontrer un peu partout sur le littoral de la mer du Nord à l’Aquitaine. En Méditerranée, elle ne semble présente que dans le Var.
Références : Algues et plantes du bord de mer, observer et reconnaître 50 espèces de notre littoral, Guide de poche nature, Nathalie Delliou, Vagnon éditeur, 2019.