Le 18 mai 1940 au soir, Dunkerque subit son premier bombardement sérieux. C’est le premier d’une longue série. Le 20 mai, Guderian et ses chars arrivent à Abbeville. Ils coupent ainsi les militaires et la population du Nord Pas-de-Calais de tout contact avec le reste du pays. Dans ce contexte, alors que l’opération Dynamo n’a pas encore débuté, des civils commencent à évacuer Dunkerque par la mer.
Le 22, en début d’après-midi, c’est un convoi de quatre bateaux qui profite de la marée pour appareiller. Parmi ceux-ci le Portrieux, un steamer de 87 m de long avec, équipage compris, une quarantaine de personnes à bord.
Au large de Gravelines, le convoi est pris à partie par un stuka* qui lâche ses bombes en piquant sur le Portrieux. Celui-ci est touché. On déplorera huit morts dont l’officier en second, fauché sur la passerelle.
Alors que le stuka est pris en chasse par des avions britanniques, les survivants sont secourus par une embarcation larguée d’un autre cargo du convoi et par un canot de sauvetage de Gravelines.
Le Portrieux dont l’avant est en flammes est devenu incontrôlable. Il est abandonné à son sort. Pendant deux jours il fera des ronds dans l’eau au gré des marées avant de venir s’échouer devant le platier sur ce qui, à l’époque, ne s’appelle pas encore la plage des Ecardines.
Des morceaux de l’épave, resteront sur la plage jusqu’en octobre 2003. A cette date, la municipalité de Oye-Plage les fera enlever. Ils représentaient, chaque été, un danger pour les baigneurs de plus en plus nombreux sur la plage des Ecardines.
*Appareil de combat allemand, spécialisé dans les bombardements au sol en piqué.
sources :
Site : Epaves au large de Dunkerque
Livre : “Le sacrifice de Dunkerque” de Robert Bethegnies, paru en 1947.
