Les jours de chaleur, il n’est pas rare de pouvoir observer ces gros hyménoptères qui immanquablement évoquent par leurs couleurs noires et jaunes des guêpes. S’ils sont tout aussi bruyants, ce sont cependant des cousins éloignés et beaucoup plus pacifiques. En effet, leur dard est adapté à la capture d’insectes et ne peut percer la peau humaine.
Un examen plus précis de l’insecte nous permet de lever toute ambiguïté avec les guêpes. Le bembex est plus gros. Ses yeux, jaunes verdâtres, sont aussi très gros. Un rostre jaune achève de caractériser la tête. Enfin les pattes sont d’un jaune citron très vif. Certains individus observés ont le jaune des rayures de l’abdomen très pales, voire quasiment blanches.
Le bembex est un hyménoptère de la famille des crabronidés. Ces insectes sont fouisseurs et prédateurs. Le bembex à rostre creuse ainsi des galeries dans le sable pour héberger ses larves. Il a la particularité de nourrir ces dernières jusqu’à développement complet. Ce comportement est rare chez les insectes fouisseurs chez qui l’habitude est plutôt de laisser de la nourriture à côté de l’œuf et de partir ensuite. Le nourrissage des larves chez le bembex implique des va-et-vient incessants entre le terrain de chasse et le nid.
L’observation au platier pourra se faire entre le 15 juin et le 15 septembre, un peu partout à l’exception des prairies humides et des vasières. Les trous des terriers sont souvent regroupés en petites colonies. Un promeneur patient pourra observer les entrées et sorties des nids entre deux nourrissages. On peut aussi rencontrer les bembex qui sirotent du nectar sur les panicauts ou d’autres fleurs. En effet, ils semblent réserver l’essentiel de leurs proies pour leurs larves.