Abeille à culotte

Voilà une bien jolie abeille que vous pouvez observer au platier au cours des mois d’été. L’abeille à culotte se reconnaît assez facilement au chargement de pollen jaune éclatant présent sur ses pattes arrières.

Abeille à culotte, Dasypoda hirtipes.
Abeille à culotte sur astéracée jaune.

On peut l’observer pendant qu’elle récolte le pollen sur les astéracées jaunes (picrides, porcelles enracinées, laiterons, pissenlits, etc…) en bord du platelage. La récolte donne lieu à un balayage rapide et frénétique des inflorescences. Le chasseur photographe a intérêt à augmenter la vitesse d’obturation pour s’épargner une photo floue tant cette abeille est dynamique.

Abeille à culotte, Dasypoda hirtipes.
Dasypoda hirtipes.

Le sentier à l’arrière de l’observatoire principal offre un autre lieu d’observation. En effet, le promeneur attentif pourra remarquer des petits trous au sol, trous qui sont souvent entourés d’un monticule de sable frais. Il s’agit des nids de nos abeilles à culotte. Bien que solitaires, ces abeilles regroupent souvent leur nids en “bourgades” de très nombreux trous. En se postant dans ce secteur on pourra observer le ballet des abeilles qui rentrent pour stocker le pollen dans les cellules pour leurs larves et qui repartent très rapidement refaire le plein.

Abeille à culotte, Dasypoda hirtipes.
Abeille à culotte.

Cette abeille solitaire a des mœurs tout à fait étonnantes. Elle creuse un terrier qui peut atteindre 70 cm de profondeur. Autour de la galerie principale, des galeries secondaires sont réalisées pour y pondre les œufs. C’est dans chaque logette, à côté des œufs que sont stockées les réserves de pollen qui permettront aux larves de se développer.

Abeille à culotte, Dasypoda hirtipes.
Abeille à culotte.

Parfois certaines abeilles solitaires s’invitent en milieu urbain et peuvent s’installer dans des interstices entre deux pavages de trottoir. Cependant la vie en ce milieu hostile leur est difficile. Elles peuvent s’attirer les foudres des riverains qui les confondent avec des guêpes et détruisent les nids à coups d’insecticide. Ou bien, d’autres, adeptes du nettoyage, peuvent inonder les nids d’eau savonneuse sans même les avoir remarqués.

Abeille à culotte, Dasypoda hirtipes.
Abeille à culotte qui sort de son terrier.

Pour terminer cette courte présentation de l’abeille à culotte, sachez que son nom scientifique est Dasypoda hirtipes (syn = Dasypoda altercator) et qu’elle est classée dans la famille des Melittidae.

Sources :

  • Observations sur la biologie de Dasypoda hirtipes (Hymenoptera : Apoidea : Melittidae), Annales de la Société Entomologique Française, 1995, 31 (3) : 237-248.
  • Préférences écologiques des abeilles solitaires sur revêtements urbains, Violette Van Keymeulen, 2019-2020